Cela fait un moment que je voulais partager avec vous mon vécu de maman face à la luxation de hanche qui touche certains bébés dans leurs 1ers mois de vie.
Mais, Kezako ?
Relativement peu fréquente, la luxation congénitale de hanche touche 0.6 à 2% des bébés.
Cette malformation est dite congénitale car elle apparaît avant la naissance. Elle peut être liée à une mauvaise position dans l’utérus, une naissance en siège ou un facteur de risque familial. L’idée reçue selon laquelle les Bretons ou les Auvergnats seraient plus susceptibles de naître avec une luxation de la hanche n’a jamais été prouvée.
Il s’agit d’un défaut d’emboîtement entre les deux éléments qui composent l’articulation de la hanche : la tête du fémur et la cavité de l’os du bassin qui la reçoit, appelée le cotyle. Dans une hanche normale, la tête est en place dans la cavité. En cas de luxation, elle est située hors du cotyle.
Cela n’entraine aucune douleur chez le bébé donc elle peut passer totalement inaperçue.
Lorsque cette anomalie est repérée tôt, elle se guérit très bien et ne laisse aucune séquelle au bébé. Quand ce n’est pas le cas, elle peut entrainer une boiterie plus ou moins importante lors de la marche et nécessiter des traitements contraignants. Une autre forme de luxation, comme la dysplasie, non détectée à temps peut entraîner une arthrose de la hanche vers 30-40 ans.
Aujourd’hui, la luxation congénitale de la hanche fait l’objet d’un dépistage systématique chez tous les nouveau-nés. Il est effectué à la maternité puis par le pédiatre ou le médecin généraliste avant le 8è jour à l’aide de manœuvres cliniques spécifiques (recherche du signe du ressaut et mesure de la souplesse des hanches lors de l’écartement).
Puis cet examen doit être répété tout au long de la première année de la vie, à chacune des visites obligatoires prévues chez le pédiatre ou le médecin selon le calendrier de surveillance qui figure dans le carnet de santé (15 jours après la naissance, 1 mois, 2 mois, 4 mois, 6 mois, 9 mois, 12 mois).
Si des anomalies sont détectées lors de l’examen clinique ou si l’enfant présente un ou des facteurs à risque sans qu’il ne présente d’anomalie, une échographie sera pratiquée vers l’âge d’un mois. Elle n’est ni obligatoire, ni systématique.
L’annonce du diagnostic
Ayant moi-même eu une luxation de hanche à la naissance car je suis née par siège, mes 3 enfants ont eu droit à une écho des hanches de contrôle à l’âge de 1 mois. Les examens cliniques n’avaient rien révélé donc il s’agissait d’une simple vérification.
Mes 2 ainés n’ont pas hérité de cette anomalie maternelle, c’est donc le cœur léger que je me suis rendue à l’écho de mon petit dernier.
Bien sûr, estimant que cette écho était une routine et que tout se passerait bien, j’y suis allée seule, sans mon mari. Je l’ai regretté ensuite mais je ne pouvais pas savoir !
Et là, patatras !!! Mon bébé était atteint d’une luxation de hanche. Même si je savais que cela pouvait arriver, je suis tombée du grenier à la cave.
J’ai eu RDV dans la foulée avec un médecin orthopédiste qui m’a confirmé le diagnostic. Et puis, comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le médecin détecte par la même occasion que les petits pieds de mon bébé était déformés également (pieds en Z).
Il prescrit alors à mon tout-petit 4 mois de traitement avec une culotte « souple » d’abduction et 2 petites attelles plâtrées en bonus. Merci qui? Merci docteur…
Je ne vais pas m’attarder sur les malformations des pieds aujourd’hui mais j’aurais l’occasion de vous en parler prochainement.
Le lange câlin
J’aimerais bien connaître le médecin qui a inventé ce traitement et qui, après un long brainstorming, à décider d’appeler cette fameuse culotte permettant de garder ces petites jambes écartées : Le lange Câlin.
Quelle idée farfelue (pour ne pas dire provocatrice)!!! Qui dit câlin, dit douceur et bonheur. Pour moi ce lange ne ressemblait en rien, ni de loin ni de prés, à un câlin.
Comme vous l’aurez deviné, j’ai assez mal vécu ces quelques mois de traitement alors que mon bébé, lui, n’a pas semblé être traumatisé par ce nouvel accessoire.
Moi qui prenait un plaisir fou à porter dans mes bras mon bébé tel un petit koala blotti sur moi, je me suis sentie frustrée. Mon bébé était tout coincé dans son lange, du bassin au milieu du thorax, l’empêchant de retrouver sa position fœtale et donc de se lover contre ma poitrine.
Cette frustration a été telle que mon allaitement maternel en a été directement impacté. Je n’ai plus jamais réussi à positionner mon fils confortablement (pour moi) au sein, perdant peu à peu le plaisir et l’envie de poursuivre. J’ai entamé le sevrage 1 semaine seulement après l’annonce du diagnostic.
Je ne regrette rien des décisions que j’ai prise mais je garde une certaine amertume de cette période.
Mon mari, quant à lui, se rappelle à peine de ces quelques mois, ne gardant en tête que les bons souvenirs. C’est sa force!
Aujourd’hui, mon petit bonhomme est en pleine forme et ne garde aucune séquelle de ce démarrage « difficile ».
Aussi étonnant que cela puisse paraître et même si cela ne me rappelle pas que des bons souvenirs, j’ai conservé ce lange Câlin précieusement dans une boîte car il fait partie de son histoire.
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