Dés la naissance, les nouveaux-nés sont dotés d’incroyables capacités qui leurs permettent de s’adapter à leur nouvel environnement. On en dénombre près de 70 au total. Ils sont le signe du bon développement du système nerveux central et du tonus musculaire du bébé.
Ces réflexes archaïques sont involontaires et automatiques. Ils apparaissent dès la vie intra-utérine et la plupart régresse, disparaisse ou se modifie au cours de la première année de vie du bébé.
Je vous propose ici un zoom sur les 7 réflexes principaux du bébé: à quoi correspondent-ils? Quelles répercussions ont-ils dans la vie quotidienne du bébé et comment les accompagner?
Le réflexe de succion
Parlons du réflexe archaïque le plus incroyable mais aussi le plus essentiel des nouveau-nés : Le réflexe de Succion.
C’est un réflexe inné qui puise son origine bien avant la naissance, dès la 10e semaine de vie intra-utérine. Il arrive d’ailleurs que des images d’échographies montrent le fœtus en train de téter ses petites mains ou de déglutir du liquide amniotique. Ces rares clichés font souvent la joie des futurs parents.
Il peut perdurer parfois de nombreuses années, même si on ne parle plus forcément de réflexe au-delà de 4 mois.
Bien sûr, le bébé tète pour répondre à son besoin de se nourrir mais pas que !
Cette succion lui permet aussi de se calmer et de s’apaiser.
Pour de très nombreux nouveaux-nés, ce réflexe va être si important que les parents viendront rapidement à se poser la question de comment répondre à ce besoin de tétouiller et comment ainsi apaiser leur bébé lors des moments de tension.
Tétine, Pouce ou Rien : That is the question !
Devant cette question que se pose bon nombre de parents et quoi qu’en disent les spécialistes (psychologues, pédiatres, dentistes …), il n’y a malheureusement pas de réponse universelle.
Pour certains, la tétine fait partie de la valise de maternité alors que pour d’autres, ce n’est pas envisageable, se promettant ainsi de résister quoi qu’il se passe, quitte à passer de longues heures avec le petit doigt dans la bouche de bébé.
Pour ma part, j’aurais tendance à penser que seul votre bébé vous aidera à trouver la solution et que, bien souvent, il a vite fait de balayer nos idées préconçues.
Certains bébés trouveront leur pouce ou leur doigt rapidement quand d’autres préféreront suçoter l’oreille de leur doudou.
Pour les bébés allaités, il est néanmoins préconisé de ne pas introduire de tétines quelle qu’elles soient (sucette ou biberon) avant 3 à 4 semaines. Durant cette phase de mise en route de l’allaitement maternel, il est important que le bébé puisse téter de manière régulière et répétée le sein afin de stimuler correctement la lactation.
Mais pas d’inquiétudes pour autant si vous « craquez » pour une tétine malgré l’allaitement maternel. Il me semble essentiel que bébé et vous-même soyez les plus sereins possible au cours des premières semaines et cela passe parfois par là.
Le réflexe de Moro
Ce réflexe archaïque est assez méconnu des jeunes parents. Il mérite pourtant qu’on s’y attarde, tant il peut être gênant pour les nouveau-nés durant les 1eres semaines de vie.
Appelé aussi le réflexe du parachutiste ou d’embrassement, il s’agit d’un réflexe de défense.
Présent dès la 28e semaine de grossesse, ce réflexe disparait progressivement vers 4/5 mois.
Il est le témoin d’un bon fonctionnement cérébral.
Comment se manifeste-t-il ?
Qui n’a pas déjà observé un tout petit bébé écarter soudainement les bras lorsqu’un bruit fort et soudain vient troubler le calme ambiant ou lorsqu’on le pose dans son lit ou la table à langer, provoquant ainsi chez lui une sensation de chute ?
Les jeunes parents associent souvent à un stress du bébé et se sentent démunis, ne sachant pas comment l’apaiser.
Beaucoup de tout-petits ont même des difficultés à dormir sereinement tant ce réflexe est fort. Il arrive que certains traversent des épisodes de pleurs inconsolables, ce qui inquiètent énormément les parents.
Comment apaiser votre bébé ?
Il n’est pas rare que les parents aient recours à un environnement « 0 bruit » tentant ainsi de limiter au maximum l’environnement sonore. Les téléphones seront alors coupés, la sonnette débranchée et l’entourage sera prié de chuchoter quand bébé dort.
C’est une solution… mais bien que cela permette de réduire les stimulations extérieures, elle ne permet pas d’apaiser la cause du réflexe pour autant.
Pour nous aider à comprendre l’origine de ce réflexe, revenons quelques semaines en arrière et tentons de visualiser ce tout petit bébé, au chaud dans le ventre de sa maman.
Il est alors recroquevillé en position fœtale, les bras le plus souvent serrés contre sa poitrine.
A la naissance, il découvre la sensation de pesanteur et donc le sentiment de vide.
Le bébé aura alors besoin de se sentir à nouveau contenu et ainsi réduire la manifestation du réflexe de Moro.
Pour cela, on peut proposer 2 techniques : le portage (à bras ou dans une écharpe) et l’emmaillotage.
Cette technique ancestrale est un bon moyen d’apaiser bébé lorsque le réflexe est trop fort.
Pour plus d’infos sur l’emmaillotage, je vous propose de consulter mon article qui lui est consacré sur mon blog.
Le réflexe de la marche automatique
C’est certainement un des réflexes archaïques le plus connu mais aussi le plus attendu par les jeunes parents à la naissance de leur bébé. Nombreux sont ceux qui rêvent d’immortaliser, en photo ou à la caméra, les premiers pas de leur petit d’Homme lors de la visite du pédiatre en salle de naissance ou durant le séjour à la maternité.
Quoi de plus incroyable que de voir ce bébé de quelques heures à peine, lorsqu’il est tenu sous les aisselles/ à la verticale et penchée légèrement vers l’avant, redresser son buste, tendre ses petites jambes et se mettre à marcher de manière automatique. On dit même que les bébés seraient capables de monter de petites marches !
Ce réflexe est la réponse à la stimulation tactile effectuée sur la plante de ses pieds.
Il est présent dès la 37e semaines in utéro et reste actif jusqu’au 2 mois du bébé environ.
Le bébé prématuré, à l’inverse du bébé à terme qui marchera avec la totalité du pied posé sur la table, effectuera ses quelques pas sur la pointe des pieds.
Ce réflexe sera testé à la naissance afin de s’assurer du bon développement moteur qui lui permettra plus tard d’acquérir la marche volontaire.
Même si ce réflexe n’est pas d’une grande utilité pour nos petits êtres Humains, il faut savoir que pour les autres espèces de mammifères, c’est grâce à cette compétence innée qu’ils sont capables de se mettre debout et de marcher dès leur naissance.
Toutefois, chers futurs parents, ne soyez pas déçus ou inquiets si votre bébé ne « marche » pas aussi bien que vous l’auriez espéré.
En effet, certains nouveau-nés, du fait de leur position fœtale in-utéro, ne sont pas capables de se redresser et de solliciter leurs petits muscles durant les 1èrs jours.
Et pour tous ceux qui seraient tentés de stimuler ce réflexe à la maison, sachez que c’est fortement déconseillé. Cela risquerait de renforcer de manière trop importante les muscles de son dos qui empêcherait le bébé de garder sa position naturelle d’enroulement, nécessaire pour le rassurer et l’apaiser au cours des premiers mois de vie.
Le réflexe de fouissement
Ce réflexe archaïque passe bien souvent inaperçu tant il est discret.
Il se manifeste par le fait qu’un nouveau-né posé sur le ventre de sa maman, en peau à peau, tout de suite après sa naissance à la capacité de ramper jusqu’au sein de sa maman si on lui laisse le temps.
Ce comportement naturel et inné participe au bon démarrage de l’allaitement maternel.
Vous vous demandez surement comment c’est possible ?
Le bébé a un sens de l’odorat très développé. C’est d’ailleurs un des premiers sens à apparaître in-utéro. Il sera donc très sensible aux odeurs dès sa naissance.
A peine quelques minutes ou heures après être venu au monde, le nouveau-né va pouvoir reconnaître l’odeur du lait de sa maman, et plus précisément du colostrum.
Car oui, vous ne le saviez peut-être pas mais ce colostrum a la même odeur que le liquide amniotique. C’est donc tout naturellement que le bébé va se diriger instinctivement vers cette odeur qui lui est si familière.
Le réflexe de la nage
Dès sa naissance, le bébé a une aptitude naturelle à nager.
Tel un poisson, une fois plongée dans l’eau, sur le ventre, le bébé va se mettre spontanément agiter ses bras et ses jambes.
A ce réflexe de nage va venir s’associer le réflexe d’apnée.
Le nouveau-né sera ainsi en mesure de retenir sa respiration quelques courts instants tout en ouvrant les yeux, lorsque son visage sera recouvert d’eau. Cette même réaction est également observable lors qu’on lui souffle sur le visage.
Les bébés naissant dans l’eau font déjà preuve de beaucoup d’agilité et d’aisance dès les premières secondes qui suivent leur naissance. La continuité entre sa vie aquatique in-utéro et le bain à 37° dans lequel il vient au monde se fait donc tout naturellement.
Ces 2 réflexes archaïques seront présents jusque 6 mois/ 1 an environ.
!!! Toutefois, il n’est absolument pas question de laisser un bébé dans l’eau sans surveillance et de tester ces réflexes à la maison, ne serait-ce ce que quelques secondes !
Le risque de noyage reste majeur. !!!
Il est possible d’entretenir ces 2 réflexes lors de séances de « bébés nageurs » dans des piscines qui le proposent (bassin adapté aux bébés avec une eau à 25° minimum). Sans avoir la vocation de transformer le réflexe de nage involontaire en mouvements volontaires et maitrisés, cette activité permet aux bébés de se renouer avec les sensations qu’ils connaissaient dans le ventre de sa maman.
Il vous faudra tout de même patienter 4/6 mois avant de l’inscrire à la piscine car il est nécessaire que les 1ères vaccinations de bébé aient été effectuées au préalable.
Le réflexe d’agrippement
Il s’agit d’un des réflexes archaïques les plus craquant et aussi celui que les parents aiment stimulés encore et encore durant les semaines qui suivent la naissance de leur tout-petit.
On dit même que ce réflexe d’agrippement participe en partie à la création du lien d’attachement entre le bébé et sa maman (et plus généralement ses proches).
En effet, quoi de plus attendrissant que de voir la petite main de votre bébé se resserrer sur votre doigt ( mais aussi sur vos longs cheveux et bijoux) dès que vous le placer au creux de celle-ci. C’est la stimulation de la paume de sa main qui provoque la fermeture de ses doigts et l’agrippement.
Il serre si fort qu’il est parfois difficile de s’en détacher. A tel point que lorsque le pédiatre teste ce réflexe sur les 2 mains en même temps, il est capable de soulever le bébé de la table d’examen.
A l’origine, ce réflexe permettait au bébé primate de fuir un danger rapidement en s’agrippant instinctivement aux poils de sa mère.
Ce « grasping » est présent dès la vie intra-utérine et permet déjà au bébé de s’agripper à son cordon ombilical. Il reste alors actif jusqu’à 3-4 mois. Cela correspond à la période où les mouvements volontaires commencent à apparaître, laissant ainsi place à la préhension volontaire lui permettant d’attraper les objets qui l’entourent.
Ce même réflexe sera également testé au niveau plantaire. La stimulation de la plante des pieds provoque une flexion des orteils.
Les bébés nés prématurés et nécessitant un passage en couveuse ont également tendance à s’agripper à tous les fils et autres tuyaux, parfois vitaux, qui constituent son environnement.
C’est d’ailleurs pour cette raison que d’étranges doudous ressemblant à des pieuvres ont envahi les rayons des magasins de puériculture.
Leurs origines remontent à 2013 lorsqu’une maman Danoise a crocheté une petite pieuvre afin de la placer dans la couveuse de son bébé. Elle s’est très vite rendu compte que cette petite créature apaisée son bébé, sans doute à cause de la forme des tentacules qui lui rappelaient celle de son cordon ombilical et lui permettaient ainsi de répondre à son besoin inné d’agrippement.
Ces doudous ont très vite dépassé les frontières et fait leur apparition dans de nombreux services de néonat à travers le monde.
Le réflexe des points cardinaux
Appelé aussi le réflexe archaïque de recherche, il est essentiel pour le bon déroulement de l’allaitement maternel.
Il s’observe lorsque l’on caresse la joue du bébé et qu’il tourne instinctivement la tête du même côté, tout en ouvrant la bouche et en effectuant des petits mouvements avec sa langue, comme pour téter.
Lorsque l’on passe son doigt à la commissure de ses lèvres, le bébé fait un petit rictus.
C’est grâce à cette compétence innée qu’il sera capable de trouver le sein de sa maman et de se nourrir. Le réflexe des points cardinaux est indissociable du réflexe de fouissement dont nous avons parlé plus haut (certaines définitions ne font d’ailleurs pas vraiment la différence entre ces 2 réflexes).
Ce réflexe est à son maximum quelques heures après la naissance et peut durer jusqu’aux 9 mois du bébé.
Au cours de l’allaitement maternel, il arrive parfois que bébé ait une mauvaise position au sein, provoquant ainsi des douleurs pour la maman et une mauvaise stimulation de la lactation.
Afin de s’assurer que bébé prenne bien le mamelon en bouche, l’idéal est de stimuler le dessus de la bouche avec le téton, en frottant délicatement juste en dessous de son petit nez.
Cette stimulation permettra au bébé, grâce à ce réflexe, de lever naturellement le menton et d’ouvrir correctement la bouche. La tétée sera ainsi plus efficace et le téton ne sera pas pincée, limitant par conséquent le risque de crevasses.
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